Oui pour la vie

Le mariage : une bonne nouvelle

Homélie Mgr Kockerols St Valentin 2012

Kockerols

Homélie pour la fête de St Valentin – Woluwe S.P. 14.2.2012

(Mt 5,13-17)

Cet évangile invite à être sel de la terre et lumière du monde. Qu’est-ce que cela signifie pour la vie conjugale ? Regardons cela de plus près.

 

 

 (1) J’espère que les époux veulent être l’un pour l’autre comme du sel. Le sel – dans la cuisine – n’a pas sa raison d’être pour lui-même. On ne mange pas du sel à la cuillère. Il est là pour donner du goût au plat qu’il vient rejoindre, du goût à l’autre. Le sel a un rôle de révélateur : révéler à l’autre tout son goût, mettre l’autre en valeur.

 A condition d’accepter comme le sel à être dissous. Autrement dit, être là pour l’autre. Par le oui du mariage, les époux acceptent d’avoir besoin l’un de l’autre, pour donner goût à leur vie.

 Et le sel réalise cela à une condition, parfois très exigeante : de ne pas s’imposer à l’autre. Trop de sel et c’est fichu. Ne pas s’imposer. Etre efficace dans la discrétion.

 Mais plus profondément encore, en célébrant le sacrement du mariage et en confiant leur amour au Seigneur, les époux acceptent de l’impliquer, de le mêler à ce qu’ils vivent en couple. C’est lui qui devient sel dans leur vie. Et à leur tour, en se mariant, c’est le couple en tant que tel qui devient le sel de la terre. Qui va donner du goût à la vie du monde.

 (2) L’Evangile nous appelle aussi à être lumière du monde. Oui, il ya des jours où ça n’est pas très compliqué : quand le couple est lumineux, quand tout le monde le regarde et même l’envie. Mais il y a plus profond. Comme le sel, la lumière n’a pas sa raison d’être en elle-même. Le soleil, on ne le fixe pas, on se brûlerait les yeux. Quand on allume la lampe, regarde-t-on fixement la lampe ? Non, elle est là pour éclairer ce qu’il y a autour.

 En se mariant, on accepte d’être lumière pour l’autre ; de le mettre en lumière, au sens où on veut révéler les trésors qui sont en l’autre. Dans un foyer, les enfants ont tant besoin de croire qu’en eux il y a des trésors de vie.

 Car tel est le secret de l’amour : celui de révéler à l’autre combien il est beau, combien il est digne d’être aimé. Pour qu’à son tour, l’amour puisse jaillir en lui et porter du fruit. Aimer, pour permettre à l’autre d’aimer, de découvrir en soi l’immense capacité d’aimer. C’est en découvrant combien on est aimé qu’on ne peut faire autrement qu’à son tour aimer.

 A nouveau, tout cela n’est vraiment possible qu’avec le Seigneur. C’est en acceptant la lumière d’en Haut, la lumière du Christ ressuscité, que nous devenons vraiment capables d’être lumière. Ensemble, en accueillant toujours et encore le Seigneur dans leur vie, en se laissant aimer par lui, le couple chrétien devient lumière du monde, c’est-à-dire un phare, une balise pour ceux qui le côtoient.

 Aux couples de donner du goût à notre Terre ; aux couples chrétiens de devenir lumière du monde. Tous les jours. Parfois le mari est plus sel, l’épouse plus lumière. Parfosi l’inverse. Mais surtout : qu’ensemble, mari et femme soient sel et lumière. Qu’ensemble ils révèlent aux autres ce qu’il y a de beau, de grand en eux. En montrant aux autres qu’il y a des raisons d’espérer encore.  Quel beau programme pour le mariage chrétien, à condition d’accueillir d’abord l’amour du Seigneur. Qu’il soit pour tous, pour chacun de nous sel et lumière. Amen.

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